A LA UNEFEMININES

Féminines – Cédric Voutier (Equipe de France militaire) : »L’échec est l’épice qui donne plus de saveur au succès. »

Bonjour Cédric, de retour en France après ce séjour aux USA. Tout d’abord, pas trop déçu de ne ramener que la quatrième place ?

Je suis à la fois satisfait et déçu. Déçu au niveau du résultat pur bien sur car finir quatriemee est toujours plus dur à accepter que cinquième  ou sixième  ou…  dernier. On sent que la médaille est à portée de main mais on ne la ramène pas. C’est dur mais on acquiert en peu de temps une énorme expérience. Je sais maintenant ce que l’on ressent dans ces situations là. 

Vivre une cérémonie de clôture c’est extraordinaire et émouvant à la fois, surtout quand les joueuses de la Chine se font remettre une à une la médaille de bronze et que l’on se dit que l’on pourrait y être. Dur et belle expérience à la fois en terme de gestion d’émotions. 

Déçu aussi car l’on perd la médaille de bronze sur une erreur d’arbitrage puisque à la video d’après match on a pu vérifier que le ballon avait bien franchi la ligne sur notre action précédent le 2-1 en faveur de la Chine. Un match et une médaille ne tiennent à rien, mais c’est le sport. 

Puis je suis satisfait du visage que mon équipe a montré. Tout d’abord les valeurs militaires et françaises qui sont primordiales. Puis dans le jeu on a pu voir des séquences intéressantes mais trop irrégulières. Nous n’avions eu que quatre jours de rassemblement pour au final jouer et perdre contre des équipes de même niveau que nous mais qui jouent toute l’année ensemble. Etant adepte du jeu collectif, je sais le temps que cela demande pour l’installer avec une équipe. Rien ne vaut le jeu collectif et donc pour cela de jouer souvent ensemble pour performer. Cette épreuve l’a encore montrée à notre détriment malheureusement. 

Cela a été une belle, riche et inoubliable expérience. Les retours très positifs réalisées par les joueuses me confortent aussi dans tous les contenus et outils proposés, qui ont permis aux joueuses de passer des paliers par l’atteinte de bus de maîtrise et donc permis de servir nos objectifs à long terme que sont les jeux mondiaux en Chine en Octobre 2019.

Tu as vécu pour la première fois une compétition internationale dans la peau de sélectionneur. Qu’en retires-tu comme expérience ?

J’en retire énormément de fierté et d’expérience. La fierté de représenter un pays et nos valeurs françaises. C’est une fierté et un rêve de tout entraîneur. 

L’expérience footballistique fur normale pour un sélectionneur mais à ne surtout pas négliger dans une carriere d’entraîneur tant elle est riche ! Entre les heures passées sur de l’analyse vidéo tactique des adversaires pour présentation aux joueuses, les multiples entretiens réalisées avec les joueuses à partir de leur match, les séances réalisées, l’individualisation du travail d’entre les deux matchs, la gestion de la charge d’entraînement avec des rencontres tous les deux jours, etc… c’est certains que l’expérience vient plus vite ! A cela vous y ajouter les choix à faire et à assumer quelqu’en soit les résultats et vous avez une mine d’or d’expérience en une compétition ! 

J’ai aussi perfectionner mon anglais car la bas personne ne parlait français. Ça fait du bien de pratiquer une autre langue au quotidien.

Tu as pu découvrir le football de plusieurs continents en une seule épreuve. As tu vu des différences réelles entre chaque nation ?

Le football pratiqué par les différentes nations sont effectivement différents. 

Les Brésiliennes étaient très explosives, vivaces avec un jeu porté sur l’offensif. La répétition des courses offensives et des actions de percussion ont fait plié toutes les nations. 

La Chine et la Corée du Sud sont des nations très portées sur l’aspect techniciste de l’activité. On sent les heures de travail technique passées avec la méthode Cœrver ! Elles sont aussi très respectueuses du cadre tactique posé et construit à partir de répétition d’automatismes offensifs. 

Les Pays Bas, l’Allemagne, les Usa avaient quant à elles un jeu beaucoup plus axé sur l’athlétique.

Peux-tu nous raconter comment se déroule la veille, le jour même et lendemain d’une rencontre internationale  ?

Veille de match : petit déjeuner pour toute Equipe  à la même heure en tenue officielle, puis soins avec médical, puis retour video aux joueuses sur l’analyse forces et faiblesses adversaires, puis repas du midi en commun en tenue officielle, puis sieste, puis entretiens individuels (atelier prepa mentale, fixation objectif, imagerie de pré performance …) et soins puis collation, puis fin d’après midi séance terrain tactique avec au niveau athlétique vivacité, repas du soir en commun en tenue officielle, puis soins et  coucher.

Jour de match : Petit déjeuner, puis soins et rdv individuel si besoin en lien avec la rencontre (préparation mentale, baisse stress, et/ou tactique), discours en salle réunion du coach sur la rencontre, puis courte séance de déverrouillage + réveil musculaire en salle fitness, repas midi, sieste, collation, départ au stade 1h45 avant coup d’envoi, échauffement 53′ avant coup d’envoi, retour aux vestiaires, hymnes, match, puis à la fin du match protocole de récupération avec nutrition, bains, soins et coucher. Pour le staff on regardait la video du match réalisé pour une premiere analyse.

Lendemain de match : petit déjeuner en tenue officielle, puis soins, pour le staff fin de l’analyse puis montage video sur notre animation off et défensive du match réalisé, repas, sieste, soins, séance de régénération (déverrouillage, aérobie en décharge, auto massages, mobilité, pilates, renforcement musculaire objectif drainage, pas d’impact mental …) pour celles ayant joué la veille et séance plus dure pour les autres joueuses afin de les maintenir en forme. Puis repas, soins, coucher.

Désormais, quelles sont tes futures missions? Toujours avec ette équipe de France militaire ?

Pour mon futur, il y a des certitudes et des zones d’incertitudes. Tout d’abord malgré des opportunités extérieures reçues, j’ai fait le choix de rester à la FFF sur mon poste de cadre technique au district des Hautes Pyrénées car aujourd’hui je privilégie le cadre de vie. 

Pour ma mise à disposition sur l’équipe militaire, je n’en sais pas plus (ce qui est normal puisque la compétition vient de se terminer) même si j’ai déjà réalisé un premier bilan avec notre chef de délégation le Commandant Laurent Lucchini et le Manager général des équipes de France de football militaire Christophe Horta. 

Il y a une hiérarchie à respecter. Le Commissaire aux sports militaire Hervé Piccirillo et le manager des équipes de France militaires football Christophe Horta vont faire le point sur la compétition passée et la qualité du travail que j’y ait effectué. Je verrai donc par la suite ce qui sera décidé.

A toi le mot de la fin

Merci à toutes les personnes (famille, amis, présidents de clubs, éducateurs) qui m’ont soutenues et envoyées des messages d’encouragements. 

Merci à Tony Esperon et Puk et match 65 pour avoir relayé et fait vivre cette  compétition à tous les yeux intéressés du département. Le football féminin monte en puissance et cette compétition en est encore un bel exemple.  

Place désormais aux vacances en famille avant de revenir plus fort.

« L’échec est l’épice qui donne plus de saveur au succès. »

Propos recueillis par Puk