Arbitre – Dans la peau de Danny Antunes (arbitre assistant ligue)

Afin de mieux comprendre les arbitres, nous avons suivi Danny Antunes, arbitre assistant ligue et membre de la CDA, dans la préparation et le déroulement d’une rencontre. Un document pédagogique pour mieux comprendre le rôle et le difficile travail des hommes en noir

LA SEMAINE

La désignation
Les désignations, point de départ de la préparation, arrivent dix à douze jours avant les matches. Pour moi, le travail porte sur le contexte sportif, les enjeux géographiques, les antécédents entre les équipes et surtout le classement. L’idée est aussi de connaître les joueurs clés, les créateurs, ceux qui influent sur le plan défensif. Et repérer ceux qui ont un impact lors des décisions arbitrales. Grâce à ça, on peut faire passer quelques messages dès l’avant-match.

La préparation
Le Mardi et le Jeudi, je fais une heure et demie de préparation physique et le soir, je jette toujours un œil sur les règles du jeu. Je confesse qu’être membre de la CDA m’aide quand-même avec certains point clés sur les lois du jeu et comme bien les appliquer.

JOUR DE MATCH

L’avant-match
Normalement je travaille toute la journée, ça signifie que je n’ai pas de temps pour me bien préparer psychologiquement et rentrer en « stage » jusqu’à heure du match. Mais dès qu’ont arrive au stade, je rencontre les collègues officiels du jour. On revoit ce que chacun a préparé. On donne les consignes, les objectifs, les fils conducteurs. Il faut être performant sur les basiques de l’arbitrage.
Comme arbitre assistant, mon collègue arbitre centre me demande surtout d’être vigilant mais il faut que mon avis apporte quelque chose. S’il a une incertitude sur un (carton) rouge, si un ballon sort intégralement du terrain ou s’il pénètre totalement dans le but. La décision du hors-jeu est la plus contestée et croyez-moi la plus difficile à juger de des toutes les dix-sept lois du jeu, la mal aimée loi 11.

Le Match
Les dix premières minutes sont cruciales. On impose le cadre, on montre jusqu’où on veut aller sur la fluidité du jeu. Il faut attaquer sur le bon tempo. C’est vrai que le public et le bruit peuvent peser sur la performance. Moi j’essaye de ne rien entendre mais je reconnais que cela demande des qualités psychologiques et de la confiance en soi. J’occulte le bord de touche mais ce n’est pas facile. Et ça n’arrive pas d’un coup de baguette magique. J’ai plus de 125 matches comme arbitre assistant, on apprend à chaque sortie.

La Mi-temps 

La pause est un moment de partage sur notre performance, sur des points de vigilance”, Et en cas d’erreur en première période ‘ “En fait, on ne le sait jamais. Au mieux, on a un faisceau d’indices”, “il ne faut pas se laisser polluer. Sinon, on n’y est plus.”

La communication
Les arbitres communiquent avec les joueurs sur le terrain. Le vouvoiement est obligatoire dans mon mode de fonctionnement. Mais à l’avant-match, et surtout à l’après-match il y a des vecteurs de communication, avec de la décontraction, de l’humour. Il y a des joueurs que l’on a déjà arbitré une dizaine de fois par saison. Ça crée avec certains un peu de proximité. En match, je parle constamment. Sur un beau tacle, je dis :”bien joué, c’est propre ou attention au bras, faites pas faute”. Etc…

L’APRES-MATCH

A la fin de la partie, notre porte est ouverte, on peut échanger si le respect et le calme sont présents. Nous, les arbitres, sommes réceptifs à discuter les incidents du match, les bonnes mais surtout les moins bonnes décisions, car les personnes cherchent toujours à avoir des éclaircissements.
Puis il faut basculer sur le match suivant, avec la même rigueur de préparation. On se régale, on prend du plaisir. Ça ne se passe pas dans la douleur.

RAMOS ANTUNES Joao Daniel dit “Danny

Arbitre Assistant District 1 – Arbitre Régional Futsal, membre de la CDA

né le 10/02/1976 à Castel Branco (Portugal)

Club représenté : Horgues Odos