Humeur – le football dénaturé…

Une entrée au stade masqué sous la surveillance du responsable Covid du club. Un arbitre assis sur une chaise face à une petite table posée entre les vestiaires, fermés à double tour, s’affairant sur la tablette, épaulé par ses deux assistants, debout, près de lui, avant de partir à l’échauffement, il y a là quelque chose d’inhabituel pour un retour à la compétition qui vous prend les tripes. Mais, ce n’est qu’une suite logique aux conditions de cette reprise et ce n’est pas tout. Des sacs posés à même le sol derrière la main courante située dans la zone des bancs de touche qu’il a fallu rallonger, compte tenu de la distanciation et du nombre de joueurs pouvant être inscrits sur la feuille de match (16), ainsi que les adjoints et les soigneurs, tous masqués. Pas de protocole d’avant match, ni de poignées de mains.

Un football dénaturé, d’une autre époque, celle d’une pandémie toujours bien présente hélas et dont on ne sait ce qu’elle nous réserve surtout avec les vestiaires fermés. Quant à la douche, les joueurs y ont eu droit lorsque les vannes célestes ont déversés sur eux leur trop plein rajoutant ainsi un certain désarroi sur leurs corps trempés et sans possibilité de se mettre à l’abri pour se sécher. “Ce n’est plus du football, ça frise l’inconscience, qu’en sera t’il en plein hiver, beaucoup d’entre nous jetteront l’éponge” m’interpella l’un d’entre-eux. Une entrée en matière au goût amer, car si le jeu football a retrouvé ses droits pour le plaisir de tous, les conditions drastiques qui l’entourent atténuent cette joie même quand la victoire est présente à ce premier rendez-vous. Demain, espérons le, sera un autre jour mais ce coup d’envoi restera à jamais gravé dans la mémoire de la “vielle dame”.

Tony Martin