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E-sport – Yohann Tardio (FBS NEYMAR/AUREILHAN) : »J’aimerais pouvoir vivre de ma passion »

Sur le terrain, Yohan Tardio est joueur à Aureilhan en promotion ligue. Dans le virtuel, il est FBS Neymar 10, joueur de FIFA sur console où ses résultats l’ont emmené à représenter le club de Monaco lors de la finale nationale de l’Orange e-ligue 1.

Yohan, on vous connaît comme joueur de football à Aureilhan mais depuis peu on vous a découvert comme joueur de football virtuel, pouvez-vous nous expliquer comment vous est venu cette passion ?

Comme vous le savez je suis un joueur de football et de football virtuel également. C’est tout bête mais quand j’étais gamin, je jouais à FIFA contre mon grand cousin et je perdais ouvent sur de larges scores. Je lui ai dis qu’un jour je serais plus fort que lui et ce jour est arrivé…J’ai commencé à jouer à FIFA lorsque j’avais huit ans donc cela fait maintenant quatorze ans que je joue.

Le e-sport est devenu un sport à part entière avec ses fédérations, ses joueurs et ses compétitions. Y a-t-il des similitudes avec le football réel ?
Cela commence à ressembler au football réel en terme de compétition. L’e-sport n’a pas fini de grandir. Pas mal de contrats arrivent avec d’énormes salaires, on ne prend plus ce sport à la rigolade. Maintenant des clubs peuvent recruter des joueurs avec un contrat et des primes de signature comme dans le football réel.

Faut-il être un bon joueur de football pour être un bon joueur de FIFA ?
Je ne sais pas s’il faut être un bon joueur de football pour être un bon joueur FIFA car il y a pas mal de joueur pro qui ne pratiquent pas le football mais pour ma part je pense que cela aide. Il faut savoir faire la passe au bon moment et bien se placer pour tirer et marquer. Je pense que c’est plutôt le jeu virtuel qui aide les véritables joueurs sur le terrain car le jeu regorge de gestes techniques que nous retentons en suite dans le réel.

Vous vous êtes qualifié pour la phase finale du championnat e-ligue 1 en gagnant le tournoi pour représenter l’AS Monaco. Racontez-nous votre parcours et ce qui vous attend pour la suite ?
J’ai eu le parcours le plus difficile possible. J’ai affronté en quart de finale le tenant du titre du tournoi de Monaco que j’ai gagné 3-2. En demi-finale, j’ai disputé le match le plus stressant de ma carrière. Face à un professionnel, un adversaire redoutable dans le monde de FIFA (Diogo Peixoto). Un match de folie, je tremblais pendant le match. J’ouvre le score, je mène 1-0 à la mi-temps, dix minutes avant la fin, je suis mené 2-1. J’égalise à deux minutes du coup de sifflet final. J’ai la balle de match dans le temps additionnel mais je la loupe. Je gagne le match aux tirs au but,la délivrance. En gagnant ce match, j’ai disputé la finale au stade Louis II. J’ai gagné et je me retrouve qualifié pour la finale nationale. Le plus dur est à venir les 28 et 29 avril, je pars à Paris pour représenter l’AS Monaco. Il y aura tous les représentants des clubs de ligue 1 et il n’y aura qu’un seul gagnant et pour vous dire j’espère ramener le titre à la maison.

La finale s’est déroulée au stade Louis II en lever de rideau d’un match de ligue 1. Racontez-nous ce moment :
Moment magique, accueillit comme des stars mais pour vous dire la vérité j’étais dans mon match car dans ma tête c’était la victoire ou rien. Je voulais d’abord gagner avant de profiter. C’est ce qui c’est passé. Après la victoire on était en VIP avec mon cousin avec champagne à volonté et du beau monde comme Govou, Giuly et les proches des joueurs professionnel. Un peu comme dans un rêve quoi.

A cette occasion, vous avez évolué devant les caméras de Be In sport. Pas trop stressé ?
Pour vous dire la vérité, j’étais énormément stressé de passer à la télé pour la première fois. Cela fait bizarre. Surtout quand la caméra nous suit partout
 

 « J’essaye de jouer minimum trois heures par jour »
 
La nouvelle recrue Monégasque a eu droit aux honneurs digne de joueurs professionnels.

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Vous êtes aussi le représentant du Sud-Ouest pour le tournoi richement doté eCopa Coca-Cola. Quel a été votre parcours et quel est ce tournoi ?
Je vais participer à la finale nationale de l’eCopa Coca-Cola. Parcours plus facile que l’Orange e-ligue 1 avec sept matchs à disputer pour sept victoires dont la finale où mon adversaire a abandonné la partie car je menais 4-0 au bout de 35 minutes de jeu. Ce tournoi est assez important car il est en partenariat avec Coca-Cola et la FFF. Il y a 30 000€ à la clé et pour les huit premiers, une journée avec l’équipe de France de football donc je vais tout faire pour aller le plus loin possible.

Comment faite-vous pour vous entraîner ? Avez-vous un entraîneur ? Suivez-vous un programme particulier ?
Avant de gagner la finale, je ne suivais aucun programme. Je m’entrainais en FUT champion mais maintenant je suis obligé de garder mon niveau, voir plus. Je dois m’améliorer donc on va dire que je passe pas mal de temps a jouer à FIFA. Mon entraineur c’est mon grand cousin Anthony Voillon. Mentalement il m’a fait passé un cap. Quand je suis en difficulté il a toujours ce petit mot pour reprendre le dessus, il est très fort pour me motiver. Je ne suis pas de programme en particulier mais j’essaye de jouer minimum trois heures par jour. Cela fait quand même beaucoup…

Quelles sont vos ambitions dans le e-gaming ?
Je veux gagner l’Orange e-ligue 1 et la eCopa Coca-Cola. En fait, je veux tout gagner, mon objectif est d’avoir le plus gros palmares possible. J’ai horreur de perdre dans le virtuel et sur le terrain c’est la même chose. J’aimerais pouvoir vivre de ma passion. Ce n’est pas impossible mais va falloir s’entrainer encore plus et on va tout faire pour réussir.

Au final, que préférez-vous : le football virtuel ou réel ?
Je préfère quand même le football réel. C’est incomparable le plaisir de jouer avec ses amis, toucher le ballon et la manette ce ne sont pas les mêmes sensations. Mais en aucun cas j’arrêterais un des deux. On va dire que l’e-sport c’est plus individuel que le football réel mais avec tout le soutien que je reçois, j’ai l’impression de jouer pour mes amis, ma famille, mes proches. Donc c’est aussi un collectif mais pas autant que le football réel. Pour finir j’aimerais remercier tous mes proches de m’avoir soutenu. Au fc Roya, mes frères, qui ont cru en moi dès le début je vous kiffe. Et le meilleur pour la fin, le « couz » a qui je dois tout. J’ai atteint ce niveau là grâce à lui donc merci à lui. On n’a pas fini, le meilleur est a venir. Et j’espère bien finir la saison avec mon club de cœur Aureilhan on va tout faire pour monter en R3 !

Propos recueillis par Puk

 



YOHAN TARDIO
Né le 3 décembre 1995 à Tarbes
Poste : Milieu offensif axial ou côté
Situation 2017/2018 : joueur à Aureilhan (PL)
Parcours : Séméac, Elan Pyrénéen, Aureilhan, Orleix, Aureilhan
Situation professionnelle : Demandeur d’emploi